Vieil homme à la béquille (20230819)
A mon grand-père
Son pas s’appuyait sur sa canne, sur sa béquille plutôt, qui lui maintenant l’avant-bras et lui permettait de se mouvoir avec plus d’assurance.
Parvenue à l’extrémité de la rue, à travers la vitre arrière, je l’apercevais toujours. Jamais il ne dépassait la bordure du trottoir, il rentrait ensuite par le petit portail de la clôture qui délimitait cour, jardin et pavillon après que notre voiture ait totalement disparu de sa vue et que lui ait disparu de la mienne.
Combien de temps restait-il sur cet au revoir immobile, pour pivoter ensuite, en calant sa béquille pour pouvoir se retourner et pousser la poignée de son petit portail ? Bien des années plus tard, je me le demande à chaque fragile silhouette croisée sur un pas de porte, devant un garage, comme suspendue au passant, à la visite, au temps, à la vie qui va désormais ailleurs.
Tendresse absolue à ces gardiens…
frr