Soir de nuit claire sur le parvis de la cathédrale de Metz, des myriades d’étoiles. « Je vais avoir la mienne, quand tu regarderas, tu me verras ! » Il fanfaronne. Nous étions jeunes. La faucheuse avançait, nous le savions, mais savoir n’est pas croire. Quelques semaines plus tard, dans le carré des indigents, ceux qui refusaient de se trouver dans la même pièce que lui se mêlaient à ceux qui lui tenaient la main. Son logement avait été javellisé, la plupart de ses affaires brulées. Ça s’appelait le sida et je touchais le fond.
Des poupées de chiffon tombent d’une tour en feu à New-York.
Les machettes valsent en ordre rangé au Rwanda.
Les bombes visent les hôpitaux en Syrie.
Le grand frère voisin envahit l’Ukraine.
D’autres amis rejoignent les étoiles, je suis vieille, je peine toujours à le croire.
Les enfants s’éteignent de faim en Ethiopie.
Eaux feux cyclones anéantissent les fourmilières humaines.
Abysses vertigineuses.
L’ami veille dans les constellations. Et me garde les pieds sur terre.